Dakar, Sénégal, 29 mars 2019
L’atelier de Agally Dicko est niché en plein cœur du marché artisanale de Soumbédioune. C’est à l’intérieur de ce petit espace qu’il travaille tous les jours le cuir de mouton afin de recouvrir des meubles et des objets du quotidien. Son Art, Dicko l’a hérité de son père qui lui-même l’avait reçu de son propre père et ainsi de suite. C’est un métier ancestral qui se transmet de génération en génération.
On y découvre des meubles tels que des chiffonniers, des tables basses, des coffres et des malles recouverts de cuir et estampillés à la main.
Il commence par confectionner la base du meuble qu’il souhaite recouvrir, en bois. Une fois le meuble fabriqué, il prend une peau de mouton non teintée, achetée auprès de femmes mauritaniennes car leur cuir est de meilleure qualité. Il trempe la peau dans l’eau afin qu’elle soit plus malléable au travail et avec un couteau, il découpe la peau. Ensuite il la teint dans la couleur choisie par le commanditaire. C’est une teinte naturelle en poudre qu’il mélange avec de l’eau. Puis doucement, il commence à recouvrir l’objet et le meuble de ce cuir en le collant à la main. Une fois la découpe terminée. Il prend ses tampons hérités de son père qui représentent les différents éléments du désert dans lequel son ethnie Amazigh a évolué : il y a ceux qui représentent les étoiles, les caravanes qui se croisent dans le désert, le serpent du désert, la lune, le blé, etc…
Dicko est un Malien venu s’installer à Dakar en 2012 lorsque le terrorisme a commencé à monter au Mali. L’ensemble de sa famille a déménagé au Sénégal et il ne lui reste plus qu’une tante au pays. C’est avec une certaine tristesse dans les yeux que Dicko évoque son histoire.
Daphné Aubé
