Nouvelle rencontre avec une artiste tisserande, Morgane Baroghel-Crucq qui a fait du métal le fil de son art. Artiste-artisan baignée dans la culture du textile depuis sa tendre enfance, elle a anobli ce métier, longtemps déconsidéré, pour en faire un art. C’est en décembre, à la veille de Noël que Caractères Paris rencontre l’artiste artisan afin qu’elle présente son travail.

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Détail de l’oeuvre Aster, Morgane Baroghel-Crucq, ©Klipproduction

Artiste tisserande : une histoire de femmes et de famille

Depuis sa plus tendre enfance, Morgane est bercée par ces femmes qui travaillent et façonnent le tissu ; sa grand -mère, ancienne ouvrière dans les usines de textile du Nord et sa mère qui tricotait à la maison pulls et écharpes de la famille. Ce savoir-faire, qui faisait autrefois partie du quotidien des femmes de la famille, soit comme métier, soit comme passe-temps fût longtemps délaissé, car considéré comme une des tâches ménagères de la femme. Morgane revisite la technique du tissage comme l’une des composantes de sa culture personnelle. Ne lui associant aucun jugement, elle en fait un médium pour exprimer son art.

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Mains de Morgane Baroghel-Crucq, ©Klipproduction

Artiste tisserand du métal : l’anoblissement d’un métier déconsidéré

Artiste tisserande, Morgane anoblit cette technique délaissée afin de l’amener au rang d’art. Afin que soit reconnu à sa juste valeur ce savoir-faire, Morgane se donne rapidement des principes qu’elle applique de manière indéfectible : ce qu’elle tisse ne doit pouvoir être produit industriellement.

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Détail de l’oeuvre Aster, Morgane Baroghel-Crucq, ©Klipproduction
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 Portrait de Morgane Baroghel-Crucq en train de tisser ©Klipproduction

C’est donc dans une recherche constante de matières qui ne peuvent être tissées par la machine industrielle que Morgane va diriger son travail. Cela commence par le fil de métal en passant pour des papiers peints à la main pour finir par le tissage de matières aussi surprenantes que le fer.

Pour Morgane, il n’y a pas de limites aux possibilités du tissage. Le métal va devenir sa matière de prédilection pour exprimer toute sa créativité.
Des doigts et du geste de Morgane, le tissage va prendre une autre dimension ; il va devenir sculpture et mouvant par la lumière qui le parcourt.

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Aster de Morgane Baroghel-Crucq  ©Lesmainsbaladeuses

Artiste tisserand : lumière et abstraction lyrique

Morgane Baroghel-Crucq va naturellement diriger son art vers une forme d’abstraction lyrique. Ce sont des paysages solitaires et silencieux qu’elle représente. Même si l’artiste ne nous exprime pas ses sources d’inspirations artistiques, en regardant son œuvre on pense à l’œuvre de Zao Wou-Ki où les paysages abstraits sont au cœur de son art.  Dans les œuvres de Morgane, on retrouve ces paysages abstraits comme Defrosting Dunes (2020) ou encore Paysage (2015), c’est la nature qui est le sujet central.

Que ce soit en regardant des dunes de sables, des montagnes ou des lacs, Morgane Baroghel-Crucq appelle le spectateur à méditer et à tisser la trame de son chemin intérieur.