William Amor, botaniste de l’upcycling

Premier rendez-vous de la rentrée de Caractères Paris avec William Amor, artiste autodidacte dont la caractéristique est de travailler les matières délaissées. C’est dans son nouvel atelier du 10^ème arrondissement que je suis accueilli par le regard bleu profond et l’immense sourire de William ainsi que son agent Valérie Henry.

Après avoir traversé la cour d’une ancienne usine transformée en ateliers et hébergements d’entreprise, je monte deux étages pour rentrer dans l’atelier où travaillent William et sa collaboratrice Marion. Je suis alors immergée dans un jardin d’hiver où des roses se mêlent à des coquelicots et autres fleurs. En y regardant de plus près les pétales, il m’est difficile de distinguer la matière utilisée sans l’explication et le mot de l’artiste.

En effet, il s’agit de plastique transformé en fleurs qui paraissent plus vraies que nature. Sa technique, William l’a acquise en se formant seul pendant de longues années. Il a fait des expérimentations en appliquant des savoir-faire issus des métiers d’art comme l’art du verre ou la parure de mode, sur des matières délaissées comme le plastique.  Par le développement de ces techniques appliquées aux déchets, l’artiste donne aux matières dévalorisées un nouveau statut ; celui d’œuvre d’art.

Par cette revalorisation de la matière et en transformant un déchet en un symbole de beauté, le plasticien appelle donc celui qui regarde son œuvre à modifier son comportement envers les polluants mais aussi sa vision sur les choses afin de changer notre manière de traiter la nature.

Le travail de William peut être à la fois utilisé pour des évènements en faisant des installations in situ mais aussi pour des vitrines ou encore des parures de bijoux. De grandes marques ont déjà fait appel à lui comme Kenzo ou Guerlain.

Paris, le 29 Aout 2019