Julien Vermeulen : un artisan de la plume entrepreneur :

Aujourd’hui, c’est dans le studio de la maison Vermeulen que Caractères à l’honneur de pénétrer. Plumassier, artiste de la plume et surtout entrepreneur, Julien crée sa propre maison en 2015.  C’est auprès de Dominique Pillard, l’un des derniers grands plumassiers que Julien prend goût pour la plume. Il va alors suivre un parcours de CAP en plumasserie dans le fameux lycée Octave feuillet. Entrepreneur dans l’âme, après à peine un an d’expérience chez Lemarié, il crée son propre studio : la maison Vermeulen. Très rapidement Julien va se faire connaître et reconnaître. Il rentre aux ateliers de Paris en 2016, obtient le prix de la création de Paris en 2017 et finalement le prix Bettencourt en 2018.

Maison Vermeulen : garant de la transmission du savoir-faire de la plume :

 Julien est un fervent défenseur de la préservation et de la transmission du savoir-faire de la plumasserie. Grâce à la présence constante d’au moins un stagiaire, il se fait garant de la transmission de ce savoir-faire et de ses techniques traditionnelles. Il faut savoir que la plumasserie avait une importance majeure pour l’économie française en 1900.  La plumasserie comptait sur toute la chaîne de valeur plus de 75000 travailleurs allant de l’éleveur au plumassier en passant par le traitement de la plume. Il y avait entre 500 et 800 ateliers et cela représentait la 4ème économie du pays. Dans les années 80, ce savoir-faire est en danger avec seulement quatre plumassiers. Aujourd’hui, la plume est redevenue une matière travaillée grâce aux efforts d’artisans d’art comme Julien Vermeulen ou encore Nelly Saunier, maître d’art dans la matière.

Julien Vermeulen :  artiste cinétique de la plume : 

 Mais Julien est d’abord un artiste. Il arrive aujourd’hui à préserver assez de temps pour se consacrer à son art. Le mouvement caractérise l’art de Julien. C’est à la fois par le jeu de la lumière sur la couleur noire ainsi que l’agencement des plumes qui courent sur le panneau que le mouvement est créé. Julien travaille la palette de dinde ainsi que de la cosse d’oie qu’il teint en noir et qu’il colle les unes aux autres. Le noir permet de capter différents instants de la lumière et en fonction du moment de la journée la couleur du tableau change.

La matière plume qui devient pigment :

 La matière devient alors le pigment du tableau que l’on regarde. Alors que l’on aurait pu penser à Soulages comme source d’inspiration, c’est plutôt le travail de la matière par Klein qui va inspirer Julien dans son œuvre.  Julien utilise la plume noire comme pigment. Cette dernière change de couleur en fonction de la manière dont la lumière caresse la matière. Si l’on y regarde de plus près, on peut voir des nuances de rouges et de bleues sur la plume. En fonction des différents moments de la journée, l’œuvre de Julien change et se teinte de nuances différentes.

Artiste du mouvement, Julien transforme notre regard sur la plume en la faisant disparaître au profit du jeu de lumière en apportant de la couleur sur une teinte qui n’en a pas.

Paris, le 12 février 2020

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Julien Vermeulen, « Black Eole », ©Antoine Lippens
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Julien Vermeulen, Détail de l’oeuvre « Black Eole », ©Antoine Lippens
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Détails des mains de Julien Vermeulen travaillant la plume, ©Antoine Lippens
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Julien Vermeulen, « Black Wave », ©Antoine Lippens
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Julien Vermeulen travaillant dans son studio ©Antoine Lippens