Vadim Garine est un artiste iconographe qui imprime la matière de l’indicible. Au travers de son art, il cherche à exprimer une vision holistique de l’univers qui serait composé de spirituel et de matière. Il nous invite dans un univers d’intériorité afin que chacun puisse révéler son « Moi ».

L’art de l’ iconographie :

Artiste iconographe venant de Russie, Vadim Garine découvre sa vocation chez un libraire, le jour où il tombe nez à nez avec une reproduction d’une icône d’André Roublov.  La rencontre sera foudroyante, évidente et sans équivoque. Il délaisse alors son métier de psychologue dans l’armée au Kazakhstan pour se tourner vers cette nouvelle voie qui se dessine. Désormais, il sera iconographe. Après plus d’une année de recherche pour trouver le moyen de se former, il découvre le travail d’Archimandrite Zénon dans lequel il trouve son maître.

Il part apprendre son art pendant plus de deux ans dans le monastère reculé de Mirozhsky à plus de 6000km de Kazakhstan. Après quelques années à travailler l’iconographie en Russie, c’est finalement en France que Vadim va continuer sa carrière. Dans un atelier de Lyon, il apprendra la technique de la dorure.

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Vadim Garine, La chapelle de transfiguration, Entrecasteaux

L’art de l’iconographie au travail de la matière doré à la feuille :

Vadim va progressivement se détacher du travail de la fresque pour aller vers un travail plus personnel de la matière. Carton récupéré, papier, toiles de jute, paille de riz découpé en mosaïque vont devenir les terrains de jeu de l’artiste. Il choisit la matière sans savoir quelle forme prendra l’œuvre et c’est en la travaillant que doucement se dessine l’œuvre finale.

Ce travail de transformation de la matière est le plus long. Pour le carton, plusieurs épaisseurs sont coupées à la main afin de garder la beauté du matériau brute. De la va se dessiner la forme de l’œuvre, souvent inspirée de la nature. Une fois la forme dessinée, la matière va être préparée pour accueillir la dorure, savoir-faire qui fait la spécificité des œuvres de Vadim où or et matière brut et délaissé.

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Vadim Garine, détail de la chapelle de transfiguration, Entrecasteaux

Iconographie et les vibrations de la matière :

Ce travail de la matière permet à Vadim d’exprimer sa vision holistique de son art et des choses. A la fois spirituel et matière, les œuvres de Vadim sont l’expression d’un tout, d’un ensemble qui se tient. A qui regarde son œuvre doit y trouver quelque chose qu’il ne peut exprimer, appelant notre nature profonde. C’est ainsi que l’on trouve dans les œuvres de Vadim des vibrations de la matière qui sont des traces, des empreintes laissées par les éléments sur la matière. L’on pense à l’œuvre Montagnes Célestes où l’on voit le vent onduler dans un ciel.

Cette vision est une recherche, regardant ce que les éléments peuvent imprimer sur les matières comme les ondulations du vent sur le sable, Vadim s’inspire notamment du livre sur les Images sonores de l’eau : La musique créatrice (2005) d’Alexander Lauterwasser où l’auteur décrit les expériences d’un physicien allemand, Chladni – Ce dernier explique qu’en disposant du sable sur une plaque et en jouant du violon, on forme des formes géométriques sur la matière. Inspiré de ces expériences des fréquences sur la matière, l’on retrouve dans le travail de Vadim, les ondulations du vent dans le sable.

Au-delà des vibrations des fréquences imprimées sur la matière, ce sont les vibrations de notre être profond qui s’explicitent et s’impriment lorsque l’on regarde une œuvre de Vadim Garine. Nous sommes invités sur un chemin d’harmonie et de paix intérieure.

Il ne nous reste plus qu’à contempler, vibrer et se réveler…

Paris, le 17 septembre 2020

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Vadim Garine, Portes du ciel